C’était l’un des grands disques de l’année 2013 : quatrième album d’Arcade Fire, Reflektor sonnait comme une forme d’aboutissement dans la longue marche du groupe de Win Butler pour faire muter son adn indie vers une composition libérée, au service de ses instincts musicaux. Pétri d’émotion, de noirceur, de synthés et de violons, les Canadiens usèrent sur ce disque plus qu’auparavant d’arrangements électroniques, aidés en cela par le New-Yorkais James Murphy à qui ils confièrent les commandes de la production.
Depuis lors, de nombreux concerts et des titres isolés comme ce morceau anti-Trump publié en début d’année mais pas d’annonce concrète sur un nouveau long-format. Les choses viennent de bouger ce jeudi avec une double annonce d’Arcade Fire : d’une part l’annonce d’un nouvel album - le cinquième - attendu le 28 juillet prochain sur le label Columbia qui vient de réaliser un beau coup en signant les Canadiens. De l’autre, la publication cette nuit d'Everything Now, un hit en puissance accompagné d’un clip qui ne l’est pas moins. Co-produit par le Daft Punk Thomas Bangalter, les premières notes de piano de ce titre de plus de 5 minutes rappeleront à beaucoup la disco-pop suédoise d’ABBA, que l'hommage soit explicite ou pas.
Mais au-delà de cette facette dance assumée depuis leur dernier disque – et augmentée ici par une inattendue flûte de pan -, Arcade Fire dévoile aujourd’hui un grand titre, digne de Rebellion (Lies) ou de Reflektor, une composition exaltée qui sert avec brio les textes appelant à la prise de conscience de Win Butler. Un tube qui noue la gorge – une grande spécialité du groupe – et accompagné d’une vidéo tournée dans le désert, pleine d’enfants évoluant dans un monde industriel décrépi et dévoilée au lendemain de l’annonce par Donald Trump de la sortie des USA de l’accord de Paris. Make Arcade Fire Great Again !
