Jacques Higelin en concert à Mogador en 1981

Que dire sinon, l’immense tristesse qui envahit plus d’une, plus d’un, depuis le décès de Jacques Higelin, le poète survolté de la chanson française et du rock, ce vendredi 6 avril.

" Je suis au début de ma vieillardise et en même temps ça m’amuse beaucoup. La mort relativise tout ". Jacques Higelin

Jeudi 12 avril, jour de ses obsèques au Père-Lachaise, FIP consacre son Live à Fip à son concert phénoménal de janvier 1981 (Hold tight + surprises) à Mogador. Une des prestations les plus dingues de celui qui faisait ses premières scènes à l'âge de 10 ans en chantant Charles Trenet. A 14 ans, il quittait les bancs immuables de l'école pour se consacrer à la vie, animée aussi par le théâtre puis par l'esprit libertaire du jazz.

« Moins t’es cloisonné, plus la musique s’approche avec plaisir. Parce que la musique aime ceux qui la servent avec amour. » Jacques Higelin

Baladin, rebelle totalement imprévisible, le chanteur flamboyant, amoureux fou de la vie, avait une superbe sans pareil. Telle une bête de scène, fantasque et on ne peut plus généreux, il se donnait jusqu’à l’épuisement 3, 4, 5, 6, 7 heures durant… et le concert pouvait se poursuivre encore dans la rue. Le temps ne compte pas quand on aime. En interview c'était pareil. L'attention délicate qu'il offrait à chacune, chacun, se prolongeait parfois, plus qu'il n'en fallait.

On garde l'image d'un ange endiablé tombé du ciel, libre, engagé, solaire et d'un homme attachant, tendre, joueur, utopique, tourmenté, instable et tellement enchanté.