Les musiques de Pier Paolo Pasolini
À l’occasion du cycle autour de ses films au Centre Pompidou à Paris, on plonge dans les partitions de l'œuvre cinématographique du réalisateur sulfureux.
Sauvagement et mystérieusement assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975 sur une plage d'Ostie, près de Rome, le cinéaste, écrivain, journaliste et poète engagé, directeur de la photographie, monteur, dialoguiste, blasphémateur Pier Paolo a vivement marqué la culture italienne de l’après-guerre. Sa vie et son œuvre furent un scandale permanent. D'après le journaliste, professeur et critique du cinéma et de sociologie de la musique, Gianni Borgna, "L'assassinat de Pasolini en a fait une sorte de martyr, lui dont chaque intervention était un coup dans l'estomac de la bourgeoisie et du pouvoir.".
Pasolini a débuté sa carrière de cinéaste en tant que scénariste pour Federico Fellini et Mauro Bolognini. Il tourne son premier film Accatone, en 1961 où il décrit la vie du sous-prolétariat romain et celle d'un jeune proxénète. Ses bandes-son sont souvent en décalage. Ici le chœur de la Passion de saint Mathieu de Bach exprime la fatalité du destin.
En 1962 il filme la vie de Mamma Roma, une prostituée sur le retour qui abandonne son métier pour récupérer son fils. Ici c'est Vivaldi qui sublime la sordide réalité. "Il y a un motif qui accompagne sans cesse l'amour à la fois délicat et teinté de perversion entre Ettore et Bruna. C'est le concert en D mineur de Vivaldi. Il y a un second motif qui revient constamment quand le destin se profile à travers les apparitions de Carmine. C'est le concerto en C majeur. Il y a finalement le motif de la mort qui accompagne la mort d'Ettore. La musique a donc ici une importance capitale même si elle est toujours subordonnée aux dialogues et aux images." explique t-il :
Pour le film Théorème que Pasolini définit comme un poème, c'est le Requiem de Mozart qui accompagne le beau jeune homme mystérieux qui séduit les membres d'une famille de la haute bourgeoisie. Dans Salo ou les 120 journées de Sodome, libre adaptation du marquis Sade dans l'Italie fasciste, il choisit en contrepoint, des partitions de Chopin et des extraits des Carmina burana de Carl Orff sur les conseils d'Ennio Morricone :
Si on lui compte vingt quatre films et plusieurs documentaires marqués par sa liberté d'esprit et sa générosité, son œuvre d'écrivain et de poète pourrait tenir dans six volumes de pléiades. D'Accattone à Salô (1975), en passant par Œdipe roi, La Rage, Le Decameron, La contestation, Enquêtes sur la sexualité, Les Sorcières ect ....Pasolini a raconté l'histoire de l'Italie avec force tout en faisant une critique acerbe. Pour les pouvoirs de tous ordres et les médias, ce marxiste et défenseur de l'humanité ravagée par le néo-capitalisme, fut l’homme à abattre, à cause de sa différence et de ses prises de position. À son enterrement, son grand ami Alberto Moravia lançait :
« Une société qui tue ses poètes est une société malade »

- 18h52Farmer in the cityScott WalkerAlbumTiltLabelFONTANA
- 18h50Carmina burana : Fortuna imperatrix mundi : O fortuna (Choeur)Orchestre Symphonique De La Radio BavaroiseAlbumCarl Orff : Carmina buranaLabelEMI
- 18h37Tema di azizaEnnio MorriconeAlbumBOF / Mille et une nuits (Il fiore delle mille e una notte)LabelGDM MUSIC
- 18h26Dark was the night cold was the groundBlind Willie JohnsonAlbumThe Soul of a manLabelSNAPPER MUSIC
- 18h23PARTITA N°6 EN MI MINEUR BWV 830 : VI - TEMPO DI GAVOTTAAlbumJean Sebastien Bach : Partitas 1, 3 et 6
- 18h20Fruscio di foglie VerdiEnnio MorriconeAlbumFilm / Ennio Morricone et Pier Paolo PasoliniLabelRCA
- 18h14I ragazzi giù nel campoRoberto MarinoAlbumLe canzoni di Pier Paolo Pasolini (extraits)LabelBLOCKNOTA
- 18h05Cosa sono le nuvoleDomenico ModugnoAlbumFilm / Pasolini Pier PaoloLabelCINE CULT